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  • Le trou de la Sécu côté en bourse (suite)

    Voici l'article dont je parle dans la note précedente.

     

    Viva – Novembre 2004
    Vive le trou de la Sécu !
    De l’Etat aux banques, en passant par les marchés financiers, chacun trouve son compte dans le déficit de l’assurance-maladie. Chronique d’une dette bien entretenue.
    Banco ! La dette de la Sécurité sociale peut aussi susciter un bel élan d’enthousiasme et faire des heureux. Une dizaine de grandes banques, de divers pays, se sont rapidement portées volontaires, en août, pour financer les 35 milliards d’euros de déficit de l’assurance-maladie pour la période de 2002-2004 et les 15 milliards de déficit anticipé pour les exercices 2005-2006. Leur interlocuteur officiel dans cette transaction, la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades) n’en est pas à son coup d’essai et présente même un beau palmarès.
    Etablissement public et administratif installé près de Bercy, siège du ministère des Finances, la Cades a été inventée par Alain Juppé dans la foulé de son plan pour l’assurance-maladie qui suscita les grandes grèves de décembre 1995. Sa mission ? Apurer les 38,11 milliards d’euros de dettes accumulées par la Sécu entre 1991 et 1995 et les 2,9 milliards prévisionnels pour 1996. La mécanique, prévue pour durer treize ans et un mois à compter du 1er janvier 1996, est alimentée par la contribution au remboursement de la dette sociale (Crds).
    Au passage, le gouvernement se livre à une petite filouterie. Deux ans et demi auparavant, le 1er juillet 1993, il avait fait passer la contribution sociale généralisée (Csg) de 1,1 à 2,4% afin de rembourser un premier passif de l’assurance-maladie de 16,77 milliards. La Crds débarque, mais le taux de la Csg ne bouge pas. De l’art de faire payer deux fois la même note.
    Les ardoises des patrons payées par les contribuables.
    La Cades n’a pas encore soufflé sa deuxième bougie que le gouvernement de Lionel Jospin, en septembre 1997, charge sa barque d’une nouvelle facture : il s’agit alors d’endosser les découverts de 1996 et 1997, soit 11,43 milliards d’euros, plus 1,83 milliards de déficit programmé pour 1998. En contrepartie, la durée de vie de la Cades s’allonge de cinq ans (jusqu’au 31 janvier 2014 [aujourd’hui prolongée jusqu’à l’extinction de la dette !!! Soit…]). La perception de la Crds est prolongée d’autant…
    Changement de gouvernement et nouveau  tour de passe-passe : la Cades hérite des dettes du Forec (le fonds de financement des exonérations de charges sociales patronales), soit un extra de 1,3 milliards d’euros en 2003 et probablement 1,1 milliard cette année [2004]. De l’art de faire payer les ardoises des patrons par le contribuable lambda. Le rôle des banques dans cette artillerie budgétaire est capital. Lorsqu’il y a déficit de la Sécu, le gouvernement présente la note à la Cades pour que celle-ci signe un chèque. Exemple d’actualité : à la suite de la réforme de l’assurance-maladie, la Cades a récupéré les déficits passés et à venir de la Sécu. Le 1er septembre [2004], elle a versé 10 milliards d’euros, et procédera à un nouveau dépôt de 25 milliards avant la fin de l’année. Pour honorer sa signature, elle se tourne vers les banques et contracte un emprunt à court terme, commission bancaires à la clé. Dans un deuxième temps, la Cades lance des obligations sur les marchés financiers afin de s’acquitter de cet emprunt. Ces obligations sont en général remboursables en cinq ou dix ans. Là encore, se sont les banques qui placent ces obligations. Avec de nouvelles commissions à la charges de la Cades.
    Un taux d’emprunt qui fini par chiffrer…
    La Caisse n’a jamais eu de difficulté à trouver des prêteurs : l’Etat garantit sa solvabilité et la prémunit contre tout défaut de liquidité. Une caution qui ne l’empêche pas d’avoir la souplesse d’une banque privée. La Cades n’hésite pas à prospecter les marchés étrangers […]

     

  • Le trou de la Sécu côté en bourse

    Bon, un sujet qui dévie un peu de l’écologie, un peu rébarbatif pour certains, mais il faut faire passer l’info.

     

    Avant tout, je dois expliquer ce qu’est la « Sécu ».

     

    C’est une protection sociale, qui trouve sa source en 1898 (oui, 1898) avec la loi sur les accidents du travail, créée par… les patrons ! Ces derniers avaient compris à l’époque l’intérêt de protéger son outil principal de travail : le salarié. La forme actuelle, ainsi que le nom de Sécurité sociale est créé en 1945.

     

    Depuis, la protection sociale a beaucoup évoluée, pour devenir aujourd’hui la Sécurité Sociale. Elle est composée aujourd’hui de :

     

    -         la CPAM (caisse primaire d’assurance maladie, appelée familièrement la sécu)

    -         la CAF (caisse d’allocations familiales, les allocs)

    -         la CRAM (caisse régionale d’assurance maladie, qui s’occupe des retraites)

    -         l’URSSAF (union de recouvrement des cotisations de sécurité sociales et d’allocations familiales, bien connu des employeurs. Ce sont les ressources de la sécu)

     

    La Sécurité sociale est un organisme privé (le personnel n’est donc pas fonctionnaire) chargé de la gestion d’un service public.

     

    Aujourd’hui, je ne parlerai que d’une chose qui me mets hors de moi. Et qui va vous mettre hors de vous, quand vous saurez aussi… On a tous entendu un jour, à la télé, à la radio : « le gouvernement a annoncé que le trou de la Sécu du régime général se montait cette année à… ».

     

    Je vais donc donner un peu de précision sur ce fameux trou.

    (Je précise ici que ce trou (déficit) concerne le régime général, le plus important (les autres régimes sont le régime agricole (MSA), les professions indépendantes, et les régimes particuliers).)

     

    L’Urssaf est donc la principale ressource.

     

    Ci-joint un extrait d’un article du magazine Viva de novembre 2004, où on explique que le déficit de la Sécu a permis le lancement d’obligations sur les marchés financiers.

     

     

    Il est expliqué aussi que des exonérations de paiement sont accordées par l’Etat aux entreprises (donc, moins de ressources pour la Sécu), et c’est autant d’argent que l’Etat doit payer à la Sécu. Mais, l’Etat doit respecter le traiter de Maastricht (1992), qui interdit (respect des critères de l’euro oblige) de dépasser 3% de déficit du PNB. Donc, l’Etat ne rembourse jamais cet argent à la Sécu. Donc, le « trou » reste, donc, le Cades continue d’exister.

     

    Compliqué tout ça ? Autant que le traité constitutionnel…

     

    Quand vous entendrez aux infos, le trou de la Sécu se monte cette année à… Pensez à Juppé, et aux banques qui se font de l’argent sur le dos des contribuables qui eux, payent toujours la CSG et la CRDS…

     

    Enfin, je terminerais sur ce qui me révolte le plus : les médicaments.

     

    Une ordonnance française compte en moyenne 4,5 médicaments, contre 0,8 dans les pays du nord de l’Europe. En 2001, 2,5 milliards de boîtes de médicaments ont été remboursées. C’est la poste de dépense le plus coûteux après l’hospitalisation. Je précise (encore) que la France est un des rares pays à vendre ses médicaments par boîtes, alors qu’ailleurs, ils sont vendus à l’unité, à la dose juste. Et quand un jour, dans un débat télévisé, une personne a demandé à ce qu’on fasse pareil en France pour faire des économies à la Sécu, le représentant de l’industrie pharmaceutique à rétorqué : « vous nous faites ça, on coupe des budgets de la recherche » (car la recherche est financée par l’industrie pharmaceutique).

     

    Voilà, ce fut un peu long (surtout si vous avez eu le courage de lire l’article). Si vous devez retenir une chose : on essaye de faire porter la responsabilité du déficit de la Sécurité sociale aux mauvaises personnes, NOUS !

     

    En résumé, des financiers se font de l’argent, en toute légitimité, sur le dos des salariés (encore eux), et ont tout intérêt que le désormais célèbre « trou » de la Sécu perdure. Parions qu’il va durer longtemps…

     

    Désormais, quand vous entendrez parler du trou, pensez à vos fiches de paye, à Juppé, aux banques, et aux journalistes complices de cette désinformation.

     

    Faites passer le message.

     

     

    Sources :

     

    Viva  (novembre 2004) http://www.viva.presse.fr/article.php3?id_article=5708

     

    Cades http://www.cades.fr/fr/actualite/commu/06-04-20.asp

    http://www.cades.fr/

     

    Ucanss http://www.ucanss.fr/ucanss.nsf/

     

     

    Et merci au Centre régional de formation et de perfectionnement des organismes de Sécurité sociale du sud est et de la Corse.