Au Mexique, au bors de l’eau dans un petit village côtier, un bateau rentre au port, ramenant plusieurs thons. Un américain complimente le pêcheur mexicain sur la qualité de ses poissons.
L’américain : Combien de temps vous a-t-il fallu pour les capturer ?
Le pêcheur mexicain : Pas très longtemps
- Mais alors, pourquoi n’êtes-vous pas resté en mer plus longtemps pour en attrapper plus ?
- Ces quelques poissons suffiront à subvenir aux besoins de ma famille.
- Mais que faites-vous le reste du temps ?
- Je fais la grasse matinée, je pêche un peu, je joue avec mes enfants, je fais la sieste avec ma femme. Le soir, je vais au village voir mes amis. Nous buvons du vin et jouons de la guitare. J’ai une vie bien remplie.
- J'ai un diplôme de l’université de Harvard et je peux vous aider. Vous devriez commencer par pêcher plus longtemps. Avec les bénéfices dégagés, vous pourriez acheter un plus gros bateau. Avec l’argent que vous rapporterait ce bateau, vous pourriez en acheter un deuxième et ainsi de suite jusqu’à ce que vous possédiez une flotte de chalutiers. Au lieu de vendre vos poissons à un intermédiaire, vous pourriez négocier directement avec l’usine, et même ouvrir votre propre usine. Vous pourriez alors quitter votre petit village pour Mexico City, Los Angeles, puis peut-être New York, d’où vous dirigeriez toutes vos affaires.
- Combien de temps cela prendrait-il ?
- 15 à 20 ans.
- Et après ?
- Après, c’est là que ça devient intéressant : quand le moment sera venu, vous pourrez introduire votre société en bourse et vous gagnerez des millions.
- Des millions ? mais après ?
- Après, vous pourrez prendre votre retraite, habiter dans un petit village côtier, faire la grasse matinée, jouer avec vos enfants, pêcher un peu, faire la sieste avec votre femme, et passer vos soirées à boire et à jouer de la guitare avec vos amis.
Source : « L’âge de faire » n°1-Octobre 2005
Commentaires
Merci pour ce conte...
:)
trop fort cette histoire, j'ai adoré, specialement car c'est effectivement le cas de beaucoup de personnes, ils pensent qu'en ayant plus d'argent il pourront être plus heureux, mais ce n'est pas l'argent qui rend heureux, c'est létat d'âme de la personne, riche ou pauvre, c'est l'esprit qui compte!
excellent!
excellent!
Je l'avais envoyé à mon ami Pêcheur l'an passé … Il a posé la prochaîne marée en congés ! Tiens, ça a peut-être fait son chemin … Quoique lui il n'est que salarié … en parlant démagogiquement, proche de l'esclavage, à mon sens ! Tu peux donc aussi appeler au boycott de l'armement des mousquetaires … De toute façon, son poisson c'est pour les Japonais ! Il n'en subira pas les conséquences …
Très juste Sar@h ! Le poisson des mousquetaires.
J'ai une connaissance sur un bateau de Greenpeace qui nous a raconté des "trucs". Mais bon, comme j'ai pas de preuves et que c'est un endroit public...
Je peux juste dire : achetez votre poisson aux pêcheurs de votre port, pour ceux qui le peuvent, bien sûr. Pour les autres, si vous achetez des poissons d'élevage, préférez le bio.
Tu peux me les raconter par courriel.
Amusant, aux Antilles, "avoir une connaissance" … c'est comme une femme dans chaque port !
Et voilà où on retrouve Sar@h, chez l'ami pêcheur.
Bien le bonsoir à Naturel.
J'arrive ici parce que j'y rencontrerais un Toulonnais qui aime la Bretagne. (dixit Sarah)
Cette histoire de pêcheur correspond tout à fait à ce que j'aime.
-> Bonjour Christian : oui, "un Toulonnais qui aime la Bretagne", c'est bien moi !
-> Sar@h : on va dire que je connais un greenpeacien navigant...
-> à tous : oui, ce petit conte résume (ou caricature) une situation bien réelle.