Pourquoi ? Pourquoi quelqu’un, quelque part, met-il fin à sa vie ? Qu’est-ce qui a fait craquer ce jour-là celui ou celle que l’on croyait connaître ? Et si c’était le travail ?
Ultime geste intime, tout suicide reste une énigme. C’est aussi un acte qui interroge toutes les forces sociales. Emile Durkheim, sociologue, l’énonçait déjà en 1897.
Aujourd’hui, en France, chaque année, 300 à 400 salariés se suicident sur leur lieu de travail. Comment ne pas rapprocher leur geste et leurs conditions de travail ?
L’hyper-médiatisation de la série de suicides au technocentre Renault à Guyancourt, lieu emblématique des nouveaux modes d’organisation du travail, ne doit pas masquer le caractère symptomatique de ces drames.
A chaque suicide, c’est la même histoire : il ou elle avait des problèmes. Mais qui n’en a pas ? C’est la stratégie du déni, premier réflexe, largement entretenu par les directions d’entreprise, voire les collectifs de travail. Or nier que trop de mal-vivre au travail non seulement nuit à la santé, mais peut conduire à la mort, c’est se condamner à ne pas prévenir et à ne pas réparer les situations professionnelles génératrices de cette vague de « nouveaux accidents du travail ».
1/10/2007