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  • Claude Allègre

    Pauvre Claude Allègre !

    Dans son dernier “roman, “L’imposture climatique”, notre ancien ministre étaye l’une de ses argumentations en se référant aux travaux d’une dénommée « Tech ». Malheureusement pour lui, Madame « Tech » n’existe pas ! « Georgia Tech » n'est pas une femme mais, l'abréviation du « Georgia Institute of Technology ». Cette bévue aurait été évitée si  l’auteur avait pris la peine de lire ses sources ou, tout au moins, les titres des publications.

    Plus étonnant: il publie dans son ouvrage un graphique qui fut réfuté en 2007 en raison d’erreurs d’attributions  de données.

    Certes, l’erreur est humaine, même si elle surprend de la part d’un personnage aussi sûr de lui quand il dénigre  péremptoirement et sur tous les grands médias les conclusions des centaines de météorologues de différentes nationalités travaillant en réseau au sein du GIEC et s’étant vus collectivement décerner le prix Nobel de la paix 2007.

    Mais s’agit-il d’erreur quand M. Allègre oppose aux conclusions du GIEC sur les liens entre réchauffement climatique et activités humaines ce qu’il affirme être une forte opposition de la communauté scientifique, exprimée notamment par un vote de « spécialistes » américains du climat intervenu en 2009 ? L’enquête menée par « Le Monde » a révélé que les « spécialistes » en question étaient les présentateurs météo des chaînes de télévision américaines…

    Encore plus surprenant, notre inénarrable ex-ministre de la République, en quête de légitimité négationniste, revendique une fraternité de combat avec de prestigieux spécialistes climatologues qui auraient, selon ses dires, combattu les théories du GIEC, en particulier :

    Thierry Dudok de Witt : Malheureusement pour M.Allegre, celui-ci a déclaré : « Il est clair que les gaz à effet de serre émis par les activités humaines ont une influence dominante »

    Richard Courtney : Ce « prestigieux » spécialiste n’est pas un climatologue mais un consultant en énergie et développement. Une page lui est consacrée sur le site d’un « think tank » néoconservateur états-unien. Ses services semblent avoir été très appréciés par l’association pour la gestion des industries minières de Pologne.

    Funkel : Les seules études publiées sous ce nom portent sur des travaux en dermatologie, informatique, traitement d’appendicites… Aucune ne porte sur le climat.

    Usoskiev : Aucune étude n’est publiée sous ce nom

    Denis Haucourt : Idem

    Solansky : Il n’y a pas de météorologue du nom de « Solansky ». En revanche, Sami Solanski est bien l’un des plus grands spécialistes mondiaux de physique solaire. Malheureusement pour M. Allègre, il ne partage pas du tout ses opinions et confirme qu’une large fraction du réchauffement global est bien due aux gaz à effet de serre émis par l’homme, notamment depuis les 40 dernières années.

    Hartmann: Denis Hartmann existe bien et l’auteur a fait l’effort méritoire de ne pas estropier son nom. Il exerce les fonctions de Professeur à l’Université de Washington. Il est aussi surpris que M. Solanski de son « enrôlement » dans la croisade anti-GIEC lancée par M. Allègre et précise : « Je pense que l’ensemble de preuves présenté par les scientifiques travaillants sur les rapports du GIEC est très convaincant sur le fait que la Terre se réchauffe en conséquence directe des activités humaines ».

    S’il y a bien une « imposture climatique », il semble que ce soit plutôt du côté de Monsieur Allègre et des grands émetteurs de gaz à effet de serre qu’il faille la rechercher.

    P.F.

    Source : « Le Monde » 28 février 2010 « Le cent-fautes de Claude Allègre ».