Les syndicats Cgt et Cftc de la Caf du Var
saisissent ce jour la présidente du conseil d'administration,
Mme Véronique Bellec
et le directeur de la Caf du Var,
M. Patrick Deroux pour leur rappeler,
avant la tenue de cette rencontre
à Aix les Bains,
les réalités du terrain loin d'être glorieuses.
Extraits :
A la Caf du Var :
Championne des plans de résorption, en moyenne 1 tous les 3 mois :
Décembre 2009 "opération coup de poing" du 14 au 31 décembre 2009
Février 2010 "opération entraide" du 01 au 12 Février 2010
Avril 2010 "nouvelle action résorption stock" du 06 au 30 avril 2010
Novembre 2010 "plan de charge" du 15 novembre au 31 décembre 2010
il s’agit à chaque fois de bricolage qui ne répond pas aux besoins
structurels de la caisse pour le rôle qu’elle a à jouer auprès des
allocataires, qui masque ainsi le besoin d’emplois, pose le problème
de la dégradation de la mission de service public et fait payer aux
allocataires le non remplacement d’un départ à la retraite sur deux .
La privatisation d’une partie de la réponse téléphonique : s’agit-il
d’une délocalisation à Vichy pour plus de proximité avec les
allocataires varois ? (40% de la réponse téléphonique aux
allocataires est traitée par l'entreprise privée SATEL à Vichy...)
Le doigt est mis dans un engrenage où nous avouons ne plus pouvoir
faire face aux besoins et plutôt que de réclamer, tous ensemble, des
emplois, nous tombons dans le piège d’une privatisation qui peut
s’avérer grignoteuse de services (aujourd’hui le téléphone, demain,
la numérisation, puis les prestations…) ;
Fermetures des permanences d’accueil à plusieurs reprises :
incohérence de discours entre la nécessité de rendre un service de
qualité et bloquer l’accès à notre organisme à une partie de nos
allocataires ;
L’exemple flagrant de la fermeture actuelle de l’accueil de Fréjus du
15/11/2010 au 31/12/2010 (suite au 4eme plan de résorption) pousse la
démonstration encore plus loin car il s’agit d’un lieu d’accueil qui
reçoit des allocataires sinistrés du 15 juin 2010 et qui ont, pour un
grand nombre d’entre eux, perdu leur véhicule, les empêchant de se
rendre à Draguignan pour être reçus.
la suppression des relais avec les partenaires sociaux, assistantes
sociales du Conseil Général, travailleurs sociaux des autres
administrations ou associations qui déplorent la perte d'interlocuteurs pour solutionner des dossiers d’allocataires en grande
difficulté et qui doivent faire appel à leur fonds propres (secours)
pour pallier les insuffisances de la Caf du Var.
Parole d’une assistante sociale du Conseil Général : "avant la Caf
était un partenaire, aujourd’hui c’est un adversaire et il faut se
battre pour faire ouvrir des droits ".
L’image de la Caf du Var se dégrade de jour en jour auprès de nos
allocataires et partenaires.
Une délocalisation de formation à Avignon : être allocataire à titre
familial et travailler à la Caf du Var devient incompatible. Comment
concilier vie de famille avec les contraintes liées aux horaires
scolaires des enfants par exemple et vie professionnelle en étant
obligé de faire des journées atypiques à Avignon ?
Des agents qui s’appauvrissent au fil des années et de plus en plus
d’agents allocataires du Revenu de Solidarité Active : la seule
politique de promotions au mérite ne permet pas de motiver le
personnel et de lui permettre de vivre décemment.
Les agents au niveau 3 perdent en moyenne basse 205 euros bruts par an
depuis 2005.
Des téléconseillers qui ont vu leurs tâches et leur compétence s’accroître mais sans reconnaissance financière (pas de rémunération
de l’accroissement de compétences) ;
Des salariés effectuant les mêmes tâches mais à des niveaux de
rémunération différents : où est la notion du Code du Travail " à
travail égal, salaire égal" ?
Une gestion à coup d’heures supplémentaires et de CDD de moins de six
mois qui ne permet pas de pallier le problème majeur de manque
d’effectif ;
Une politique de promoteur immobilier de la direction qui veut vendre
une partie du patrimoine de la Caf du Var pour reconstruire ou ne
plus reconstruire, on ne sait plus très bien.
Dommage collatéral dans l’histoire : les travaux de Draguignan (2.5
millions d’euros) n’ont finalement pas été lancés et ne permettent
pas d’accueillir familles avec poussettes et personnes handicapées
dans des conditions dignes de ce nom.
Alors, oui, Monsieur le Directeur et Madame la Présidente, le personnel en a
marre d’entendre qu’il faut tout faire pour les allocataires (ce qu’il
souhaite faire) et que parallèlement les actes prouvent que les
allocataires ne sont qu’une variable d’ajustement dans un système où seuls
les chiffres comptent.
En vous en souhaitant bonne réception.
Cordialement.
Pour les syndicats Cgt et Cftc, P. Ferrand, délégué syndical Cgt.